Lundi 8 avril 2019 à 18 h

par

Marie-Christine LAVIER

Docteur en égyptologie

Sommaire

L’Égypte est présente dans le Proche Orient ancien, qu’elle nomme l’Asie, depuis la période prédynastique (dernier quart du IVème millénaire av. J.-C.). Jusqu’à l’avènement du Nouvel Empire (au milieu du IIème millénaire av. J.-C.), ses relations politiques avec cette région furent relativement stables, fondées sur des alliances durables notamment avec les cités portuaires de Byblos et d’Ougarit, permettant des échanges économiques intenses associés à des flux migratoires de populations asiatiques venues chercher du travail en Égypte. Un problème récurrent existait cependant, celui de la sécurité de la frontière orientale du Delta, véritable noeud économique du commerce international avec l’Asie, commandé par l’opulente cité d’Avaris/Tell el-Dabaâ.

Au début du Nouvel Empire, les besoins de l’Égypte sont à la mesure de la reconstruction du pays après les dégâts matériels et psychologiques de la guerre contre les Hyksôs. À cela s’ajoutent des conditions politiques fluctuantes en Asie. Pour préserver ses intérêts, l’Égypte est contrainte de s’engager dans la géopolitique complexe de la région divisée en une mosaïque de cités-états jouant le jeu multiple des puissances périphériques.

Les relations entre l’Égypte et l’Asie durant le Nouvel Empire (1543-1078 av. J.-C.) s’articulent autour de trois temps forts : 1) Thoutmosis III et ses dix-sept campagnes militaires en Syrie, avec la mise en place du système des tributs ; 2) Ramsès II et son long conflit avec le royaume hittite, aboutissant à un traité de paix ; 3) le combat contre les « Peuples de la mer », immortalisé dans les imposants bas-reliefs de Ramsès III dans son temple de Médinet Habou.